Mon guide à moi

Anecdotes

On m'a raconté la guerre...

Nous avons décidé de créer cet espace pour rassembler les témoignages et les anecdotes des habitants de notre destination, car chaque pierre, rue et vallée a été témoin de cette période cruciale de l'histoire. C'est une invitation à partager, à travers vos souvenirs familiaux ou de découvertes personnelles, les moments qui ont façonné notre communauté pendant cette époque tumultueuse. Ensemble, créons une toile vivante et authentique qui rend hommage à la résilience et à la force de notre territoire.
Rejoignez-nous dans ce voyage à travers le temps, où chaque histoire compte et contribue à l'histoire collective de notre destination.

Partageons nos souvenirs...

Bribes de souvenir, témoignages, anecdotes de membres de la famille, scènes de vie... Il n'y a pas de petites histoires et toutes méritent d'être racontées !

«Je n'aime pas l'expression devoir de mémoire. Le seul « devoir » c'est d'enseigner et de transmettre.» - Simone Veil

Une mémoire collective façonnée par des anecdotes singulières

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La nuit du feu

Il y a quelques années de cela, à l’Office de Tourisme (Bureau de Saint-Lô), une femme rentra pour nous demander une information particulière dont je dois bien l’avouer… je ne me souviens plus aujourd’hui. Cependant, je garde en mémoire le fait qu’elle nous ait raconté qu’elle-même était présente lors des bombardements de la nuit 6 au 7 juin 1944. Très jeune à l’époque, elle nous a fait part du chaos qui régnait sur Saint-Lô cette nuit-là. La panique, le feu, les bruits assourdissants… Elle nous a indiqué que les gens couraient dans tous les sens et que, accompagnée de sa mère, me semble-t-il, elle avait trouvé refuge dans le souterrain de Saint-Lô qui était alors gardé par les soldats allemands. Quelques temps plus tard, a-t-elle ajouté, les portes se rouvrirent et elle vit des américains blessés, sans doute capturés par l’armée allemande dès leur arrivée en Normandie et amenés au plus vite dans les terres. Elle se souvenait que certaines jeunes filles dont, si mes souvenirs sont bons, elle faisait partie, avaient été désignées pour éponger les soldats alliés et passer un linge humide sur leurs lèvres pour les hydrater. - Témoignage d'une visiteuse de l'Office de Tourisme

La vie sous l'occupation

Un jour, lors d'une visite guidée de la ville de Saint-Lô, j'ai eu la chance d'avoir dans mon groupe un homme âgé qui était habitant de Saint-Lô sous l'occupation. Lors de cette visite, j'ai évoqué cette époque incontournable de l'histoire Saint-Loise en disant que durant cette période les habitants du territoire, d'après les recherches que j'avais pu faire, semblaient, bien que le rationnement était en vigueur, avoir moins souffert de la faim que dans les grandes villes. C'est ainsi que cet homme prit la parole en m'indiquant qu'il était présent à l'époque. Vivement intéressé, j'en profite pour lui demander, devant le groupe, si mes dires sont vraies et que si ce n'est pas le cas, il ne devrait pas hésité à me corriger.

C'est ainsi que, non sans soulagement, il me confirma que mes explications étaient véritables et résuma la situation par la phrase on ne peut plus normande "À Saint-Lô à l'époque, nous n'avions pas tout mais nous ne manquions de rien", puis ajouta que le marché noir et la campagne aidants, les habitants faisaient énormément de troc, Ils échangeaient des œufs contre des légumes, des lapins contre de la farine... - Témoignage, lors d'une visite guidée, d'un habitant de Saint-Lô sous l'occupation

La peur (ou pas...) de l'occupant

Cette anecdote m'est tombée dessus lors d'une balade en calèche commentée que nous proposions l'été. Durant cette balade, alors que j'abordais l'occupation et ses contraintes, les rapports entre la population Saint-Loise et l'armée allemande... Je fus interrompu par une "petite dame" âgée qui me dit en patoisant : "Nos en avait pas peur nous, des boches..." ( soit "Nous n'avions pas peur des soldats allemands").

Curieux et, je dois bien l'avouer un peu sceptique, je lui demanda si elle était présente à l'époque et si elle pouvait nous en dire un peu plus. Elle sourit et reprit, toujours avec un zeste de patois et son traditionnel roulement de "r" : "Dames non... nos en avait pas peur... parfois même nous les insultions pour montrer notre colère"... puis elle ajouta d'un ton plus bas, en nous regardant de ses yeux malicieux "Mais pas très fort et en patois normand...". Cette anecdote fit rire toute l'assemblé et encore aujourd'hui, lorsque je me penche sur l'histoire de cette période, il m'arrive de sourire en repensant à cette "petite dame" et à son anecdote. Témoignage, lors d'une balade en calèche, d'une habitante de Saint-Lô sous l'occupation

Un obus dans le lavoir...

"J'avais 23 ans lors du débarquement de juin 1944. J'étais employée comme bonne pour la traite des vaches. Je travaillais chez Marie-Louise Marie au village Le Bosq à Canisy. Comme tous les jours, j'étais partie traire dans un champ prés d'un lavoir situé pas très loin de la maison. Ce midi du 6 juin, alors que j'étais accroupie à traire une vache, un obus est tombé dans le lavoir. La vache que je trayais a été tuée par un éclat et le seau contenant le lait a été renversé. J'ai eu très peur et je suis retournée chez ma patronne en tremblant". Témoignage d'Angèle de Canisy

Le grand hôpital allemand...

"C'est le mercredi 7 juin après-midi que commence à s'organiser le grand hôpital allemand. Ils (les allemands) sont montés sur la toiture pour mettre une immense croix rouge. Les américains savent bien que l'hôpital soigne aussi leurs blessés... La preuve en est donnée par les avions qui survolent très bas l'hôpital (mais qui ne l'attaquent pas). Un jour, je me souviens très bien, ce doit être un grand gradé militaire allemand qu'ils enterrent, il y a du monde dans le champ. Nous sommes une soixantaine de civils et 100 hommes allemands qui présentent les armes. Les avions américains nous ont survolés mais aucun n'a tiré". Témoignage d'Allyre de Beuvrigny

Retour à pied...

"Moi, j'étais pensionnaire à l'institut d'Agneaux mais on avait été repliés à la Chapelle-sur-Vire car il fallait quitter les villes, les grands bâtiments. Quand ils ont vu que ça prenait mauvaise tournure le 6 juin, ils nous ont dit "t'habites pas loin, à Moyon, tu vas bien rentrer chez toi à pied, j'ai dit "oui, oui", j'étais content, c'était les vacances ! C'était quand même imprudent, tout seul!"  
Témoignage de Léon d'Agneaux

4 ans en 1941...

"Ma maman Louise Coffre Restauratrice  à Villedieu-les-Poèles...
La cour du restaurant réquisitionnée par les allemands...
Un cheval était attaché à la clenche (poignée) de la porte d'une cave empêchant l’accès...
En plein midi heure des repas...
Ma mère a alors coupé la corde pour pouvoir rentrer...
C'était le cheval d'un gradé...
Dans l'après-midi ,la "Kommandantur" est
 venue la chercher direction Prison de Saint-Lô ou elle est restée 21 jours.
J'avais 4 ans, ma soeur 13 mois, mon père prisonnier évadé et recherché par les allemands...
Cela devait se passer en 1941... 

Témoignage de J. Biot

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1 commentaire

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    René (non vérifié) - Publié le

    Des clous sur la route « Un jour avec Roger Briault et son frère Eugène, on a planté des clous dans la route pour crever les roues des camions des Allemands. On était à genoux sur la route et il y a des camions qui sont apparus en haut de la côte. On a sauté par-dessus la haie, ils ont ralenti pour arrêter. On s’est sauvés dans la boulangerie. Y’a 7-8 allemands qui étaient sur le fossé avec leurs fusils. Mais on était partis. Ils sont remontés dans leurs camions et sont repartis. On a dit « on ne recommence pas ». Il y a des camions qui ont crevé plus loin. » René Hardel

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