Mon guide à moi

L'histoire de la destination en bref...

Explorez le souterrain de Saint-Lô !

Creusé durant la Seconde Guerre mondiale, nous vous proposons de découvrir une partie du souterrain de Saint-Lô sous la forme d'une visite à 360°.

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Une arche durant la nuit du feu 

Si 15 mois après le début de sa construction, le souterrain de Saint-Lô va permettre à une centaine d'habitants de se réfugier durant la nuit du 6 au 7 juin 1944, c'est au total environ 700 personnes qui ont été sauvées en se protégeant dans cet abri en attendant la libération.

Enfants, adultes, personnes âgées, religieuses, personnel infirmier, habitants de la ville résidant aux abords du site, soldats... Tous abrités dans cette cavité artificielle attendant que le drame qui se joue à l'extérieur ne cesse pour pouvoir évacuer.

Visite virtuelle

Si la roche pouvait parler... (historique du site)

À l’initiative des forces d’occupation allemandes, en 1943, la construction du souterrain intrigua fortement les Saint-Lois, d’autant que les travaux furent très rapidement dissimulés. En effet, c’est à l’abri des regards que l’entreprise civile allemande « Tunnel und tiefbau », dont les bureaux se trouvaient sur la place des beaux regards, employait 5 civils allemands (1 ingénieur, 2 surveillants, 1 mécanicien et 1 perceur).
Concernant le reste de l’effectif nécessaire à la réalisation d’un tel chantier, il y avait 10 français requis au titre du STO (service du travail obligatoire), 4 nord-africains et 2 maçons italiens.
Les ouvriers travaillaient 6 jours sur 7, de 7h à 19h (avec 1h de pause pour le repas).

Environ 8.700 tonnes de roches furent extraites... 

La méthode de travail employée consistait à avancer en perçant une quinzaine de trous de 1.50 m environ et en les remplissant de bâtons de dynamite. Après l’explosion, l’équipe évacuait la roche à l’aide d’un wagonnet sur une voie de chemin de fer de 60cm de large. Avant la mise à feu de la dynamite, un coup de trompette prévenait le personnel de l’hôpital se trouvant alors juste en face, d’ouvrir les fenêtres pour éviter qu’elles n’explosent à cause des déflagrations.

Concernant la voûte et les parois, il fallait lisser et extraire les éléments dangereux à l’aide de marteaux-piqueurs. Ensuite le coffrage était assuré d’une couche de ciment sur laquelle on collait des rouleaux de caoutchouc avec du goudron chaud avant que les maçons ne posent les briques – Un groupe électrogène a essence assurait l’éclairage des galeries.

Pourquoi un tel édifice ?

La raison évoquée fréquemment lorsque l'on parle de souterrain de Saint-Lô est celle de la construction d’un hôpital militaire. Néanmoins, la présence des portes blindées que vous avez pu observer lors de votre visite virtuel peut laisser à penser que l’objectif initial était peut-être un dépôt de munitions... Une chose est sûre, c'est que pour les centaines d'hommes, de femmes et d'enfants, sa présence aura était salutaire au milieu de ce brasier infernal.

 

Remerciements à Michael Yannaghas pour les informations
transmises pour la redaction de cet article.